Chapitre 4 : Essor et déclin des puissances : un regard historique
1. Affirmation et déclin de l’Empire ottoman.
A.L’émergence de l’Empire ottoman
L’Empire ottoman trouve ses origines dans l’arrivée de tribus turcomanes qui s’établissent en Anatolie orientale à la faveur de l’affaiblissement du sultanat seldjoukide du XIIe siècle. Ces tribus vont former des émirats autonomes – des beylik – en concurrence pour le pouvoir mais unis face à la puissance byzantine qui contrôle encore une partie de l’Asie mineure. Au XIVe siècle, l’émirat dirigé par Osman (‘Uṯẖmān), fort de ses victoires contre Byzance, fédère les autres tribus. Il devient ainsi le fondateur de l’empire ottoman. Son fils Orkhān poursuit son œuvre à partir de 1326. Il fonde une armée permanente et met en place une administration dans les régions arrachées aux Byzantins. Si À la mort d'Orkhān, les conquêtes sont encore limitées, les Ottomans tiennent les deux rives des Dardanelles et se sont solidement implantés en Thrace.

Murad Ier (ou Murat, 1362-1389) est le véritable artisan de la puissance ottomane en Europe orientale. Il poursuit les conquêtes militaires dans les Balkans et en Bulgarie, tout autant qu’en Anatolie orientale. Mais, surtout, il construit les bases d'un grand État centralisée autour d'une administration centralisée, le divan, dirigée le Grand Vizir. Il met en place un système de recrutement pour son armée et crée le corps des janissaires (enfants des foyers chrétiens des Balkans, envoyés en Anatolie pour être islamisés, turquisés et instruits dans le métier des armes ou dans le service du palais. Le contrôle des pays conquis est assuré par l'attribution de terres (timar, ziyamet) à des militaires responsables de leur mise en valeur et de la levée de soldats auxiliaires.
Menacé à l’est par Tamerlan, le sultanat ottoman connaît une période d’affaiblissement et de troubles politiques. Mais la stabilité est rétablie par l’avènement du sultan Mehmet 1er qui règne de 1412 à 1421.
La période de splendeur de l'Empire ottoman s'étend de l'avènement de Mehmed II (1451) à la fin du règne de Soliman le Magnifique (1566). C’est bien la prise de Byzance/Constantinople par Mehmed II (surnommé Fatih : le Conquérant) le 29 mai 1453, qui marque le début de l’apogée ottomane. La possession de la ville donne au sultan turc une capitale prestigieuse au centre de l’Empire. Ce prestige est renforcé par la conquête de Médine et de la Mecque. Dès lors, les sultans deviennent aussi les gardiens des villes saintes de l’Islam et portent le double titre de sultan et de calife ; pouvoir religieux et pouvoir temporel se concentrent dans le même personnage.
L’extension maximale de l’empire ottoman date du règne de Soliman le Magnifique. Retenu comme le plus grand sultan de toute la dynastie, il règne de 1521 à 1566. C’est un conquérant qui s’empare de la quasi-totalité des pays arabes, de l'Irak à l'Afrique du Nord. Il va jusqu'à assiéger Vienne (sept-oct. 1529), répandant l'effroi dans une grande partie de l'Europe, dont il se dispute l'hégémonie à l'empereur Charles Quint. Le roi de France, François Ier, recherche son alliance.



