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Chapitre 2 : Avancées et reculs de la démocratie

Introduction
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Video de l'assaut du Capitole, le 06 janvier 2021

Questions : 

1) En quoi cet évènement est une atteinte profonde aux principes de la démocratie ?

2) Quelle idéologie justifie ces actes ? 

3) Comment qualifie cette tentative de prise de pouvoir ?

Video du discours du sénateur Malhuret, 11 mars 2025

4) Quels éléments de ce discours expliquent et décrivent la confiscation de la démocratie par Donald Trump ? 

L’avènement des démocraties libérales aux Etats-Unis, en 1787, et, définitivement en France à partir de 1870, offre un horizon politique à toutes et tous fondé sur la liberté et le respect des droits individuels et collectifs. En cela, Il s’impose comme un idéal qui s’oppose à l’absolutisme et à la tyrannie et garantit le droit au bonheur et à la sécurité de la personne conformément aux pensées de Benjamin Constant et à la Déclaration d’indépendance des États-Unis (1776) - « (…) Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par leur Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. » -  et à la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen (1789). Ces deux textes, repris en 1945 par la DUDH affirment l’universalité de ces valeurs. La démocratie devient alors libérale, mariage fusionnel entre un régime politique et l’idéologie libérale. 

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Perfectible, la démocratie s’engage à élargir les droits politiques à celles et ceux qui en étaient exclus à l’origine

La naissance de la démocratie états-unienne survient dans un état esclavagiste. La Cour suprême confirme encore en 1857 que les Afro-américains, libres ou esclaves, n’ont pas droit à la citoyenneté. C’est seulement après la guerre de Sécession (1861-1865) que l’abolition de l’esclavage (13ème amendement) et l’égalité des droits politiques pour tous (14 et 15ème amendements) sont votés. Cependant, sous la pression des suprémacistes blancs dans les Etats du Sud, ces droits furent progressivement retirés dans le cadre d’une ségrégation raciale radicale. Les femmes attendront 1920 pour avoir le droit de vote tandis que les Peuples premiers, eux, n’étant pas considérés comme citoyen ni comme étranger, avaient le statut de soumis et ne bénéficiaient d’aucun droits politiques. Il faudra attendre la fin de la Première guerre mondiale : l'engagement des soldats amérindiens dans l'armée américaine est récompensé par le vote, en 1924, de l'Indian Citizenship Act qui leur offre des droits politiques et civils. Enfin, Il faudra attendre le Voting right Act de 1965 pour restaurer l’égalité des droits entre Blancs et Noirs.             

En France, le combat pour l’instauration du suffrage censitaire dure depuis la monarchie parlementaire de 1791 à l’avènement de la IIIème République, combat mené entre partisan du suffrage universel et opposants à la « dictature du nombre ». 

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Cependant, cet idéal, émancipateur et conquérant jusque dans les années 1920 va être violement remis en question par les expériences totalitaires des régimes fasciste en Italie (1922), stalinien en URSS (1926-1928) et nazi en Allemagne (1933). Ces régimes qui ont vocation à rendre réelle une idéologie, fondée sur un essentialisme social, ethno-nationaliste ou racialiste, rejettent les droits de l’Homme et la démocratie. L’individu doit se conformer à une morale collective et exclusive qui nient jusqu’au droit à la vie de ceux et celles qui en sont exclus, et ce dans des proportions qui aboutissent à des meurtres de masse. 

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Ainsi, la démocratie est tout sauf une évidence et un objet stable. Imparfaite et fragile, elle a été l’objet d’analyses critiques dont Tocqueville a mis en évidence certaines limites. Témoin et observateur de la vie politique aux Etats-Unis et en France, il s’interroge sur les rapports entre égalité et liberté dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique » (1835-1840). Il pointe les menaces qui pèsent sur les libertés dans une démocratie. Pourtant, il considère la démocratie comme horizon politique inéluctable. Sa pensée sera l’objet des premiers cours de ce chapitre.

Nous étudierons ensuite les différents chemins de la démocratie en histoire contemporaine en adoptant deux perspectives. La première examinera les vicissitudes de la démocratie en Amérique du Sud, continent secoué par des coups d’etat, des révolutions et des normalisations démocratiques entre 1960 et les années 1990.  La deuxième perspective, montre les avancées de la démocratie dans l’Europe méditerranéenne et les transitions de dictatures à démocraties (Espagne, Portugal et Grèce).

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